La flore vaginale, qui apparaît chez la femme dès l’âge de la puberté, est composée de différentes espèces de bactéries dont essentiellement des lactobacilles, appelés également bacilles ou flore de Döderlein. Albert Döderlein, gynécologue allemand, a démontré le rôle capital de cette flore dans les défenses naturelles de la sphère vaginale. Une vingtaine d’espèces de lactobacilles ont été répertoriées au niveau vaginal. La nature et la composition et les propriétés de cette flore varient d’une femme à l’autre et évoluent au cours de la vie.
Grâce à leurs propriétés, les lactobacilles protègent naturellement le milieu vaginal en limitant et en inhibant la croissance de certains germes pathogènes susceptibles de provoquer un déséquilibre de l’écosystème1.
Les lactobacilles agissent comme un bouclier naturel contre les infections.
La flore de Döderlein est fragile. Certains facteurs entraînent une diminution, voire une disparition des lactobacilles protecteurs. En leur absence, la flore vaginale est déséquilibrée, des germes pathogènes risquent de se multiplier et des infections opportunistes comme les mycoses vulvo-vaginales peuvent se développer. On parle alors de dysbiose ou déséquilibre du microbiote.
Brûlures, irritations, écoulements plus importants, mauvaises odeurs, démangeaisons, inconfort vaginal et même infections urinaires à répétitions sont les premiers symptômes d’une dysbiose du microbiote vaginal.
Les lactobacilles vaginaux sont donc les protecteurs du confort intime. Il faut veiller à ce qu’ils soient toujours en quantité suffisante pour assurer la sérénité intime.
Il semble aujourd’hui indispensable de considérer que cet écosystème est vivant. Prendre soin du microbiote, le restaurer si besoin, veiller à en limiter les agressions extérieures, représente une approche globale pour optimiser le confort intime tout au long de la vie génitale de la femme.
Un microbiote vaginal sain contribue au bon fonctionnement de l’appareil génital féminin. En effet, les lactobacilles, gardiens du milieu vaginal, ont pour particularité de produire de l’acide lactique2.
Chez une femme en bonne santé, cette production d’acide lactique maintient le potentiel hydrogène (pH) physiologique vaginal à un niveau plutôt acide compris entre 4,0 et 4,5.
Cette acidité naturelle du vagin empêche le développement d’agents pathogènes et permet aux lactobacilles protecteurs de se développer.
En revanche, des modifications du pH vaginal peuvent favoriser un développement infectieux opportuniste :
Si le pH < 4,0: le microbiote se déséquilibre au profit du développement de champignons (Candida albicans par exemple) responsables des mycoses vaginales.
Si le pH > 4,5 : le microbiote se déséquilibre au profit du développement de certaines bactéries pathogènes (Gardnerella vaginalis par exemple) responsables des vaginoses bactériennes3.
Lorsqu’il y a une diminution voire une disparition des lactobacilles protecteurs, l’équilibre de la flore est rompu. On parle alors de dysbiose du microbiote vaginal. Une dysbiose peut entraîner des désagréments au quotidien tel que des irritations, des démangeaisons vulvaires ou bien des sensations d’inconfort. La dysbiose persistante peut favoriser la survenu d’infections sexuellement transmissibles (IST).
Un déséquilibre prolongé peut entraîner des infections vaginales et urinaires et divers facteurs peuvent être à l’origine de cette dysbiose vaginale :
Par exemple, lors de la grossesse, le milieu vaginal devient plus acide (pH 3,5-4,5) et la flore lactobacillaire s’appauvrit : il y a risque de mycoses !
D’autres facteurs tels que le port d’un stérilet, le stress et le tabac ou bien les rapports sexuels non protégés (provoquant une modification du pH par le sperme), ou les changements de partenaires peuvent influer sur l’équilibre fragile de la flore vaginale1,3.
1. Lepargneur « Rôle protecteur de la flore de Doderlein » Gynecol Obstet Biol Reprod 2002 ; 31 : 485-494
2. Bohbot J-M, N°55, Tom 12- sept/oct 2019- Réflexions en Gynécologie Obstétrique
3. Lefèvre JC, La Lettre de l’Infectiologue - Tome XVI - nos 1-2 - janvier/février 2001